Astrid Gros

Fonction : Institutrice

Organisation : École fondamentale de la Ville de Remich

Témoignage : En 1995, après 15 ans en tant qu'enseignante de l'enseignement fondamental (élèves de 6 à 8 ans), inspirée par la pédagogie Freinet, aimant apprendre et enseigner, adorant les livres et la lecture, j'étais un peu déçue que je ne pouvais pas transmettre cette attitude positive à tous mes élèves. J'étais à la recherche de nouvelles pistes et j'avais besoin de formation pour ne pas tomber dans la routine, si dangereuse pour notre profession. Inspirée par l'approche d'un vieil ami, M. Gérard Gretsch, qui venait de publier des brochures sur l'utilisation de nouvelles technologies à l'école primaire (Computer im Schreibunterricht), j'ai rejoint son projet DECOPRIM sans savoir qu'il s'agissait d'un projet SOCRATES . Mère de 2 petites filles, je n'étais toutefois pas prête "à lire des publications théoriques ou à investir trop de temps". Pourtant, j'ai vite changé d'avis.

On a eu des réunions régulières dans des écoles réparties dans tout le pays, je lisais un tas de livres, même en anglais et j'ai rencontré beaucoup de collègues, jeunes et moins jeunes, leurs têtes remplies d'idées, mais remplies de doutes aussi. Tous sont restés de bons amis. On a eu des échanges internationaux et là aussi, j'ai eu la chance de rencontrer des gens formidables qui m'ont beaucoup marquée. J'en cite seulement quelques uns: Dr. Eve Grégory du Goldsmith College de Londres, Vivian Gussin Paley et Kveta Pakovska (et beaucoup d'autres!). Je peux encore maintenant, 22 ans plus tard, ressentir l'abondance d'idées et de pensées que nous avons vécue après ces rencontres. J'ai eu la chance, avec mes amis luxembourgeois, d'assister à des cours dans des écoles primaires de Londres ainsi qu'à des rencontres au Goldsmith et de comprendre beaucoup de processus d'apprentissage, mais aussi de nous poser des questions sans cesse. Bien sûr, on était un peu fous. Une jeune étudiante, qui maintenant est devenue une excellente enseignante, nous a qualifiés dans un article de "cercle des enseignants utopistes".

Et maintenant, plus de 20 ans après, 3 ans avant la retraite, le projet DECOPRIM m'inspire et me guide toujours.
De 2013 à 2015, j'ai participé à un projet Comenius, intitulé "Tell me a story", avec une école de Glasgow (Ecosse), de Kungsbacka (Suède) et de Marseille (France): Là aussi, dans le cadre de plusieurs mobilités, j'ai pu voir les différentes approches des enseignants, les différentes cultures et les points communs de tout type d'enseignement. Là aussi, facilité par les réseaux sociaux, les contacts sont restés; là aussi, j'ai appris de nouvelles choses et j'ai trouvé de nouveaux amis. Dans ce projet, les élèves étaient impliqués directement à travers la publication de livres élaborés ensemble avec les élèves des autres écoles pendant des échanges dont eux aussi ont pleinement profité.

Je vais finir, et comme il s'agit d'un programme international, j'ajoute une citation en allemand, une citation que je ne veux pas traduire, cela la détruirait. En 1911, il y a plus de 100 ans, Marie Freifrau von Ebner Eschenbach a écrit "Man bleibt jung solange man noch lernen, neue Gewohnheiten annehmen und Widerspruch ertragen kann."

Il me reste encore 3 années de service. Je suis prête pour un nouveau défi. Et mon message aux jeunes dans l'enseignement: Ne vous laissez pas attraper par la routine. Osez prendre de nouveaux chemins, soyez un peu fous!!! Vos élèves vous aimeront.

 

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